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Demi-tour

Gauche : parler à l’électorat populaire, dilemme moi non plus

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Sur les recommandations du think tank Terra Nova, en 2011, les partis ont délaissé le social au profit du sociétal. Dix ans après, les prétendants à l’Elysée ont revu leur copie pour tenter de reconquérir la classe ouvrière.
Paris, le 20 avril 2011. Débat sur la fiscalité de Thomas Piketty et Ségolène Royal, (Sébastien Calvet/Libération)
publié le 30 décembre 2021 à 7h42

L’encre a bavé sur toute la gauche. En 2011, à l’approche de la présidentielle, le think tank social-démocrate Terra Nova publie une note évoquant l’abandon des classes populaires, et avec elle un discours axé sur le social, comme une hypothèse électorale gagnante pour la gauche. Dix ans plus tard, le rapport colle encore à la peau des socialistes qui, à l’approche d’une nouvelle élection, tentent laborieusement de s’en défaire et de renouer avec leur électorat historique.

La note «Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ?» partait d’un constat épousé par nombre de dirigeants PS de l’époque : «Historiquement, la gauche politique porte les valeurs de la classe ouvrière, tant en termes de valeurs socio-économiques que culturelles. Elle est la porte-parole de ses revendications sociales et de sa vision de l’économie : pouvoir d’achat, salaire minimum, congés payés, sécurité sociale, nationalisation des grandes entreprises, encadrement des prix… Et l’une comme l’autre restent relativement conservatrices sur le plan des mœurs, qui demeurent des sujets de second plan par rapport aux priorités socio-économiques.» Mais à la fin des années 70, selon les auteurs,